Prerna Gupta est une entrepreneure en série qui a décidé de partir en voyage durant une année tout en évitant les hôtels. Ce qui est particulier, c'est qu'elle a utilisé Airbnb pour y parvenir.

Airbnb est une startup de San Francisco qui opère un marché entre particuliers qui permet de mettre en relation des personnes qui ont un logement ou une chambre disponible, avec d'autres gens qui recherchent un endroit où dormir. On peut aussi le voir comme un Ebay pour y louer sa chambre.

Prerna Gupta nous raconte son histoire qui est de plus en plus répandue dans l'économie de partage. Voici la façon de voyager d'un mode de vie 2.0.

Au cours de la dernière année, j’ai vécu exclusivement dans des logements à location temporaires que j’ai trouvés sur des sites internet comme Airbnb. Ce n’était pas vraiment prévu, mais maintenant que c’est fait, je me demande si j’ai envie de retrouver ma vie d’avant, ma vie pré-Airbnb.

Tout a commencé il y a environ un an, lorsque mon mari et moi avons ressenti une envie folle de partir en voyage pour s’éloigner du train de vie effréné de la Silicon Valley. Nous voulions partir à l’aventure, explorer le monde, les cultures et les modes de vie.

Au cours de la dernière année, nous avons vécu des semaines, parfois des mois, au Costa Rica, au Panama, au Salvador, en Suisse, au Sri Lanka, en Inde et en Crète. C’est grâce à l’économie de partage que nous avons réalisé ce voyage en y trouvant des logements à location temporaire dans lesquels nous avons vécu tout au long de cette aventure.

Tout ce que nous avions emporté avec nous se trouvait dans une valise et quelques bagages à main. Le reste de ce que nous possédions; le logement, les meubles, les voitures, les casseroles et les poêlons, était loué sur demande.

Avant notre départ pour cette aventure, nous avons entreposé, dans une unité de stockage qui nous coûtait 160$ par mois, tout ce que nous considérions comme indispensable; une table à manger en bois de récupération, un divan sectionnel, des haut-parleurs haut de gamme et un écran projecteur, un matelas assez dispendieux et tout un attirail de meubles et d’accessoires.

Je me rends compte aujourd’hui que rien de tout cela ne nous a manqué depuis que nous sommes partis. Nous n’en avons simplement pas besoin.

Vers un mode de vie « Airbnb »

Alors que cette année de voyage tire à sa fin et que je songe à retrouver notre ancienne vie, je me demande à quoi tout cela rime. Pourquoi ne pas continuer à vivre ainsi, d’une location temporaire à l’autre, et aller là où nous le voulons, quand nous le voulons?

Si je pouvais emprêter la plupart des choses que je possède et me laisser porter par la vie, aller où je veux, je le ferais sans hésiter.

Je crois que ce genre de mode de vie nomade, alimenté par cette économie de partage, a de bonnes chances de gagner en popularité auprès des jeunes générations.

Voici quelques tendances qui, selon moi, vont rendre ce mode de vie populaire auprès de la génération Y :

  1. Être propriétaire est pénible. Pour ma part, je n’ai jamais voulu le devenir, car je ne peux même pas imaginer tout ce que ça implique. Il est beaucoup plus pratique de louer, et en fait, je suis prête à payer pour cette commodité.

  2. La peur de manquer quelque chose. Nous savons tous que la génération Y est allergique à l’engagement. À mon avis, cette idée de s’engager à vivre à un endroit spécifique pour plusieurs années me rend dépressive.

  3. Les travailleurs autonomes sont rois. Le travail indépendant devient aussi un mode de vie. J’ai eu vent de plusieurs ingénieurs hautement qualifiés, de designers et de gestionnaires qui font le choix de devenir travailleurs autonomes. Le travail devient plus fluide et les travailleurs ont de plus en plus de contrôle sur leurs lieux et leurs horaires de travail. Ils sont donc plus indépendants.

  4. Le «nous» royal. Les familles sont moins nombreuses, ce qui incite moins à s’installer pour de bon. Plusieurs d’entre nous n’auront probablement jamais d’enfant ou ne se marieront tout simplement pas.

  5. La démocratisation du style. On remarque aujourd’hui qu’il y a convergence des styles et de l’esthétisme. Nous apprécions pratiquement les mêmes choses, à peu près au même moment. Par contre, si on tient compte des nouvelles tendances, nos goûts évoluent rapidement. En gros, il est préférable d’emprunter plutôt que d’acheter.

L'expansion de l’économie de partage

Les chances que je devienne une nomade en permanence demain matin sont minces, car il m’est encore difficile de trouver des choses qui correspondent passablement à mes goûts sur les sites de partage collaboratif qui existent présentement.

Tout cela parce que, jusqu’ici, l’économie collaborative est perçue comme un réseau de location qui permet aux propriétaires de monétiser la capacité excédentaire des choses qu’ils possèdent.

Toutefois, avec l’expansion de ce mode de vie, l’économie collaborative ne se suffira plus à elle-même. Partout, je crois que les locations vont finir par remplacer les achats et, par conséquent, il n’y aura plus assez de propriétaires pour appuyer les prêts entre particuliers. Même que dans plusieurs cas, les entreprises prendront le relais pour combler le manque.

Nous assistons aujourd’hui à la naissance de ce phénomène avec de nouvelles entreprises comme Le Tote et Rent the Runway, par l’entremise desquelles on peut «emprunter» des vêtements ou encore Lumoid qui «prête» des appareils électroniques haut de gamme comme des lentilles photos ou des caméras ultras HD.

Comme cette façon de vivre en est qu’à ses débuts, je devrai probablement posséder plus que je le voudrais pour encore quelques années.

En ce qui me concerne, toute cette expérience, ce mode de vie Airbnb, a véritablement modifié ma relation avec les biens matériels.

Tranquillement, je commence à percevoir ces biens comme des choses «temporaires», plutôt que de les percevoir comme des avoirs.


À partager

Il y a une quinzaine d'année, je prenais l'autobus d'Orléans Express pour aller et revenir à Montréal à partir de Québec. Puis Allo Stop a été un point tournant sur ma façon de voyager. On pouvait faire confiance à un étranger pour se transporter. On pouvait faire confiance à un quidam et embarquer dans son char.

Sérieux c'était un big deal! Bye bye les autobus à 60$.

Aujourd'hui on accueille et on reçoit des étrangers chez soi grâce à Airbnb. Bye les hôtels. Voici le récit de Prerna Gupta, une femme d'affaires qui a voyagé durant un an d'un logement à l'autre.

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