Si tu lis ceci, je connais surement deux choses sur toi...
Un. Tu es nouveau sur le blogue. Deux. Tu es curieux de savoir pourquoi j'interpelle tout ceux qui lisent mes textes, « Lekt ».
Cette histoire commence par une vie ordinaire, celle qui brûle par le feu d'un inconfort, d'une frustration. C'est une histoire universelle et quasiment fataliste. Cette histoire... la voici. Et de souvenirs, elle continue toujours.
Lekt gagne bien sa vie. Il occupe un travail honnête et vit une existence normale de par tous les standards de notre société. Pourtant, il y a ce petit quelque chose qui grince et qui fait en sorte qu'il n'est pas en paix avec lui-même. Lekt a ce sentiment qu’il mérite mieux, qu’il n’est pas venu sur terre pour cet emploi, pour cette vie rangée et routinière.
Jusqu’à présent, Lekt a refusé de passer à l’action. Il serre les dents. Il sait qu’il doit faire quelque chose pour changer les prochains chapitres de sa légende personnelle. Ses pieds eux, ne veulent pas faire le premier pas.
Un jour, il apprend que son emploi est en jeu. L’avenir n’est plus aussi certain qu’auparavant. Lekt réalise qu’il ne peut plus éviter la petite voix en lui qui résonne dès que le silence se fait entendre autour de lui. C'est la tappe dans le dos qui lui dit « Saute! Saute Lekt... ou c'est moi qui va te faire sauter. Et si c'est moi qui te force à sauter, ça sera beaucoup moins agréable qui si tu sautes de ton propre gré. »
Il y a eu des périodes de ma vie où je me suis senti dans la peau de Lekt
Changer prend le temps d'un soupir. De cette expiration, il réalise que quelque chose doit changer, qu’il doit changer. Il ne sait pas ce que cette nouvelle aventure lui réservera, mais il a la certitude qu’un monde meilleur est là pour lui, quelque part dans l’univers à la croisée des chemins. Lekt sait qu’il doit se lancer comme la chenille qui se transformera en monarque. Commence le voyage, vers une destination qui n’est pas pointée sur aucune carte.
L’histoire commence ici
J’ai occupé toutes sortes d’emplois étudiants: camelot pour le Journal de Québec, « associé » en informatique chez Bureau en gros, agent de sécurité durant le conflit chez Vidéotron, fantassin dans l’armée de réserve au Régiment des Voltigeurs de Québec, en plus de quelques autres dont je n’ai plus souvenir. Cependant, l’emploi des emplois que je désirais occuper était clair dans mon esprit.
La tournée de la première cuvée de Star Académie vient de se terminer. Après 45 spectacles à me sentir comme Matthew Bellamy du groupe Muse, je suis impatient de passer à la prochaine étape.
Nous sommes en août 2003. J’ai enfin assez d’argent dans les poches pour réaliser mon rêve d’adolescence; celui d’avoir mon propre studio de production sonore dans le Vieux-Montréal.
Les astres semblaient bien alignés:
- même en étant le président de cette entreprise
- même en passant la majorité de mon temps devant des haut-parleurs, des mixeurs, des gadgets de musiciens
- même en étant entouré de gens que j’estimais sincèrement
- même en étant très bien situé géographiquement
- même en étant dans les meilleures conditions
- et même… “encore et encore” comme le chantait Laurence Jalbert
La vérité devait me frapper un jour où l’autre. Les murs que j’avais fièrement bâtis et rénovés de mes mains semblaient se rapprocher sur moi, l’air se faisant de plus en plus dense et difficile à respirer.
Six années s’écoulent et en 2009, j’en arrive finalement à ne plus être passionné par cette carrière de rêve. Je me suis retrouvé malgré moi, prisonnier d’un endroit où le supplice de la goutte d’eau chinoise fait des dommages. C’était le signe que je devais plier bagage et me préparer pour ma prochaine aventure.
Dans la peau de Lekt
Il y a eu des périodes de ma vie où c'est moi qui étais dans la peau de Lekt. En fait, quand je me sens prisonnier de ma vie, je sais que c'est le signe que je dois y changer quelque chose.
Le phénomène n'est pas si exceptionnel. Si nous nous en remettons à des données recueillies en 2011, les gens changent d’emploi en moyenne tous les quatre ans (1). L’incertitude nous confronte de plus en plus souvent avec des emplois qui sont de moins en moins permanents.
Peut-être qu’en ces temps fous, il t’arrive à toi aussi de ne plus savoir quel est ton nom ou de ne plus être sûr de qui tu es… de te sentir comme Lekt.
J’en conviens, les remises en question ne sont pas uniquement réservées à notre vie professionnelle. Nous les vivons dans nos cercles d’amis, avec la demeure dans laquelle on vit, avec notre condition physique, etc. Il est simplement plus facile d’en faire le parallèle avec notre vie professionnelle.
Peut-être qu’en ces temps fous, il t’arrive à toi aussi de ne plus savoir quel est ton nom ou de ne plus être sûr de qui tu es… de te sentir comme Lekt. Quelque chose me dit que toi et moi, ne sommes certainement pas les seuls à faire face à ces moments de vérités.
Si tu lis ces dernières lignes Lekt, je te remercie. Je te dis un gros merci sincère. Merci d'entrer dans mon monde, dans mes délires, dans mes trouvailles et mes doutes. Je me suis donné la mission d'aider tous les Lekt qui sentent qu'il doivent être plus agiles avec les technologies qui nous entourent. C'est pourquoi j'ai intitulé ce blog « L'homme et les relations technologiques ».
Si tu souhaites faire le premier pas, je t'invite à le faire avec moi à travers ce que je partage. Si tu demandes pourquoi je tiens à t'écrire voici la réponse.
À bientôt,
Pascal
Annotations
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Je cite : “In January 2010, median tenure for men was 4.6 years, up from 4.2 years in January 2008. For women, median tenure in January 2010 was 4.2 years, slightly higher than the median (3.9 years) in January 2008″. Source originale du Bureau of Labor Statistics of the U.S. Department of Labor. http://www.bls.gov/news.release/archives/tenure_09142010.htm
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Il est à noter que ces statistiques ne tiennent pas compte d’environ 30% de la population qui n'ont pas d'emplois formels.
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À écouter sur TED : Robert Neuwirth: The power of the informal economy (2012). Fascinant : https://www.youtube.com/watch?v=ONM4JupBz_E&feature=youtu.be&t=15s
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