Toutes les semaines apparaît une nouvelle application, un nouveau service, qui promet de nous aider à filtrer la quantité d’information que l’on reçoit. C’est la conséquence du monde d’aujourd’hui : un nombre croissant de médias nous envoie un flot continu d’information.

Serait-ce la manière dont on lit nos articles, plutôt que la quantité d’information qui nous donne l’impression d’être submergés ?

Une étude fort intéressante de l’Université du Texas se penche sur les facteurs qui contribuent au concept de surcharge d’information. Les chercheurs ont découvert que pour certaines personnes, la plateforme sur laquelle les informations sont consultées pourrait influencer leur impression d’être submergées.

L’étude, intitulée « News and the Overloaded Consumer: Factors Influencing Information Overload Among News Consumers », a été menée par Avery Holton et Iris Chyi. Ils ont examiné les habitudes de consommation de plus de 750 adultes, ainsi que leur perception de la surcharge d’informations.

En réponse à la question centrale de l’étude, 27 % ont répondu qu’ils ne se sentaient « pas du tout » submergés par la quantité d’informations disponibles, alors que tous les autres ont rapporté se sentir submergés à un certain degré.

Holton et Chyi ont sondé les participants au sujet de leur utilisation de 15 plateformes technologiques différentes et ont observé la corrélation entre celles-ci et l’impression de faire face à une surcharge d’information. Parmi les plateformes étudiées, trois présentaient une corrélation positive : les ordinateurs, les liseuses et Facebook. Deux présentaient une corrélation négative : la télévision et le iPhone. Les autres – parmi lesquels figuraient les journaux imprimés, Twitter, les iPad, les téléphones intelligents et les magazines d’actualité, entre autres, ne montraient aucune corrélation statistique significative.

La mention des mini-portables rappelle un aspect important de l’étude : l’enquête a été menée en 2010. Le iPad était tout nouveau et l’Android commençait à peine sa croissance. Les utilisateurs qui étaient déjà sur Twitter ou qui possédaient un Kindle en 2010 sont probablement différents de la vaste communauté de gens qui utilisent ces plateformes en 2015.

Selon Holton, les résultats de la recherche suggèrent que la plateforme d’information qu’une personne utilise joue un rôle plus important que la quantité de sources d’information qu’elle consulte. Alors même si tu lis le Huffington Post, BuzzFeed, le New York Times et ESPN en une journée, si tu les lis sur ton téléphone, tu ne te sentiras peut-être pas aussi submergé par l’actualité que si tu les lis sur ton ordinateur (en ouvrant 40 onglets, sans doute).

Plus une plateforme donne l’impression d’être contenue, voire limitée, moins les gens se sentent submergés, selon Holton. Une application de nouvelles ou un site mobile, par exemple, constitue une expérience isolée qui se concentre sur la lecture sans comporter autant de liens ou d’autres distractions. En comparaison, les options semblent plus rares que lorsqu’on lit sur le web avec son ordinateur.

« Il n’y avait aucun lien avec la quantité de sources d’information consultées, alors on a pensé qu’il s’agissait de l’appareil », dit Holton. « On constate une différence statistique moins significative entre les sources d’information, et une différence plus significative entre les plateformes. »

Lorsqu’on lit sur le web, on peut faire face à un gouffre sans fond d’histoires, de vidéos et de liens infinis. Cela n’explique pas pourquoi certaines personnes, dans l’enquête, faisaient état de sentiments divergents au sujet de Twitter, qui peut également devenir un flot ininterrompu de liens.

lorsqu’on lit sur le web, on peut faire face à un gouffre sans fond d’histoires, de vidéos et de liens infinis

« On croyait découvrir une surcharge dans l’utilisation de Twitter ou de Youtube, parce que le contenu est tellement vaste », a affirmé Holton. « Mais nous n’avons trouvé aucune corrélation. Twitter était presque un point de référence. »

Le fait de se considérer comme accro à l’actualité ou non pourrait constituer une explication potentielle. Dans l’enquête, on demandait aux répondants de rapporter à quel point ils aimaient se tenir au courant de l’actualité. Les gens qui ont affirmé que c’était leur cas avaient une perception plus faible de la surcharge d’information.

Lekt, si tu es le genre de personne qui souhaite suivre l’actualité au cours de la journée, tu as probablement une routine préétablie et tu consultes sans doute régulièrement les mêmes sites. Tu connais aussi déjà le contexte de la plupart des nouvelles que tu lis. Pour toutes ces raisons, Twitter serait peut-être une plateforme idéale pour toi.

À l’inverse, si tu es un lecteur de nouvelles plus passif, tu dois probablement fournir un effort supplémentaire pour trouver les bonnes sources ou pour trouver de l’information sur le contexte de la nouvelle. Ces éléments peuvent mener au sentiment d’être submergé, selon Holton. « Savoir ce que l’on cherche peut réduire la surcharge ou l’impression de surcharge. Une implication constante aussi », affirme-t-il.

Ce qu’on peut déduire des données récoltées jusqu’à présent vient renforcer ce qu’on pressentait déjà : les gens utilisent les différentes plateformes de différentes manières. Et une visite sur Twitter motivée par un objectif précis est différente d’une visite sur facebook.com également motivée par un objectif précis.

Sur Twitter, ton objectif peut être de trouver directement des nouvelles. Sur Facebook, il est possible que ton unique but soit de voir ce que font tes amis.

Cet article est une adaptation de ce texte de Justin Ellis.


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Des fois, on se sent rushé par toute la quantité d’information existante. Voici comment les interfaces, en particulier, influencent cette impression d’être submergé de contenu.

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